Jordan Vincent est scénographe diplômé de l'ENSATT (2014-17) et de l'Académie de la Comédie-Française (2018-19).
Depuis son enfance, bercé par le Festival d'Avignon, le théâtre est pour lui une évidence. C'est à l'ENSATT qu'il commence à structurer sa recherche et à se professionnaliser, notamment en apportant son aide à Phia Ménard pour l'opéra monodrame Et in Arcadia Ego à l'Opéra Comique. Cette expérience enrichit sa réflexion sur la scénographie, qu’il perçoit comme un personnage à part entière, particulièrement dans les formes monodramatiques. Il travaille également avec Jean-Pierre Vincent sur les scénographies des pièces Le Chemin de Fortune et Le Legs pour les Nuits de Fourvière à Lyon. Il participe à la création du collectif Le Bruit qui Grouille, où il signe la scénographie de Les Insomniques : Brèves Histoires du Monde tel qu’on L’inflige, tout en poursuivant sa collaboration avec Léo Betti sur des mises en scène telles que Sand - Musset Correspondance et Femmes Abysses.

En 2018, il intègre la dixième promotion de l'Académie de la Comédie-Française, où il signe des scénographies pour les mises en scène de Béatrice Bienville, notamment pour son texte La véritable histoire de la gorgone Méduse et La Maladie de la Jeunesse de Bruckner. Il conçoit également une sculpture mobile pour Galilée d'Éric Ruf. C'est dans les murs de la Comédie-Française qu'il rencontre le scénographe Jan Versweyveld, qu'il assiste en photographie sur Electre/Oreste, mis en scène par Ivo van Hove. Par la suite, il devient scénographe adjoint pour La Ménagerie de verre à l'Odéon-Théâtre de l’Europe et pour Tartuffe ou l'Hypocrite, à l'occasion des 400 ans de Molière à la Comédie-Française.
 Jordan élargit son horizon à l’international, collaborant avec des artistes de renom tels que Thibault Vancraenenbroeck et Étienne Pluss pour des productions comme l’opéra Ariane à Naxos au Theater Magdeburg, la pièce On Purge Bébé ! adaptée en opéra à La Monnaie de Bruxelles, et plus récemment La Vestale, mise en scène par Lydia Steier à l’Opéra de Paris (Bastille). C'est aussi avec Marion Conéjéro qu'il déploie ses compétences acquises, développant une scénographie sculpturale, un écrin organique pour la mise en scène de La Vague.

Parallèlement à son développement dans le domaine de la scénographie, il explore une pratique personnelle d’artiste plasticien. Il réalise des installations telles que Nympheas pour la Fête des Lumières de Lyon, ainsi que des œuvres vidéo en lien avec les peintures Le Poème de l'Âme et Le Bien et Le Mal lors des Nuits Européennes des Musées. Son travail artistique s’étend au-delà du théâtre, avec des créations comme Réversible(s) à La Taverne Gutenberg et le court-métrage Nymphose, tourné en Israël pendant le confinement. Ces projets, souvent inspirés par des mythes réadaptés, mêlent performance, vidéo, sculpture, dessin et costumes, et témoignent de son approche transversale et pluridisciplinaire.