_{Note pour la scénographie de Et in Arcadia Ego, opéra monodrame mis en scène par Phia Ménard à l'Opéra Comique :}

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Réduire en une note le travail de Phia Ménard est difficile, tant sa démarche est polysémique et évolutive. Son approche de l’adaptation reste dans une réflexion sur la sacralisation de Rameau, tout en donnant une nouvelle lecture de l’œuvre.
Dans Et in Arcadia Ego, comme dans ses précédentes créations, la scénographie et sa technique suivent organiquement le parcours intérieur du personnage, tout en apportant une dimension allégorique unique, propre à cette œuvre de Rameau.

La scène évolue avec la nymphe incarnée par Léa Désandre, chaque tableau étant une transformation de l’espace qui illustre son parcours de vie. La naissance du personnage est marquée par un mur frontal de lumière aveuglante qui s’élève, dévoilant l’enfance. Une sculpture d’un ours en peluche bleu géant congelé se dresse alors devant la chanteuse, contemplant un miroir qui devient un réceptacle d’eau en fusion.

L’utilisation des régisseurs visibles, qui ajustent le décor en temps réel, renforce la fluidité de la mise en scène, où la technique devient une extension de l’histoire du personnage. L’orchestration, elle aussi intégrée dans ce portrait, soutient l’évolution du décor et du jeu de l’actrice.

Fidèle à sa démarche organique, Et in Arcadia Ego met en lumière la manière dont l’espace et la technique environnante deviennent des forces qui aspirent et engloutissent la nymphe, accentuant la tension entre l’égo du personnage et le monde du spectacle. Chaque transformation scénique participe à cette expérience sensorielle et émotionnelle, offrant une vision du parcours de vie de la nymphe, proche de celle d’une chanteuse face aux exigences de la scène.