_{Note d'intention pour la scénographie de Straight :}

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Straight de Guillaume Poix explore l'Afrique du Sud post-apartheid, où, malgré les efforts de réconciliation de Nelson Mandela, la violence envers les femmes persiste, en particulier les femmes homosexuelles. Celles-ci, bien que mariables depuis 2006, sont victimes de « viols correctifs, une pratique violente visant à les rééduquer. À travers des flashbacks, la pièce suit un groupe d’activistes lesbiennes organisant un happening lors de la Coupe du Monde de 2010, tout en parallèle avec le procès d’un violeur. Le texte mêle destins individuels et enjeux sociaux, tout en rendant hommage à la tolérance et à la diversité, symbolisées par le drapeau arc-en-ciel.

La scénographie réinterprète un terrain de football, qu’elle divise en un espace symbolique où se rencontrent sport et justice. Le demi-terrain devient un lieu de confrontation où les corps sont mis à l’épreuve. Les gradins en tri-frontal rapprochent le public des événements et permettent de faire coexister le tribunal et l’espace de violence. Une toile claire et souple, en fond, délimite un espace clos, tout en permettant des mouvements libres. C’est aussi une référence aux bandes de couleurs du drapeau arc-en-ciel, ici délavé, ravivé par des couleurs sanglantes.

Le marquage du terrain est transformé en rivière dessinée à la main, floutant la frontière entre le stade et les lieux de viol, et nous ramenant à la souffrance et à la lutte. Cette structure crée un rituel déshumanisant, où le sport et le jugement se mélangent pour rappeler la réalité quotidienne des femmes, constamment sur le terrain.

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